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Wayne McGregor, chorégraphe contemporain hors de l’ordinaire

Wayne McGregor
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Visionnaires, frôlant le métaphysiques, caressant l’anthropologie sociale et la psychologie cognitive, ce ne sont pas que des danses que créé Wayne McGregor : ce sont des expériences sans équivalent, tranchantes et radicales, où le spectateur est plongé dans un univers surnaturel.

Né en 1970, en Angeterre, Wayne McGregor s’embarque rapidement pour les États-Unis et étudie à la José Limon School de New-York. Aussitôt sorti, à l’âge précoce de 22 ans, il fonde sa propre compagnie : Wayne McGregor | Random Dance. Xeno 1 2 3 (1993) et Labrax (1994) le font connaître à l’international. Parallèlement à la croissance rapide de Random Dance, il chorégraphie également des pièces pour l’Opéra National d’Écosse et assume également le rôle de chorégraphe-résident du Place Theatre. En 2002, Wayne McGregor | Random Dance devient, dix ans après sa fondation, la compagnie résidente du Sadler’s Wells Theatre.

Bien que la mission de Random Dance soit de transposer sur scène les idées de McGregor, les danseurs de la compagnie participent à l’expérimentation et à la création de chaque chorégraphie. Le travail des danseurs de la Wayne McGregor | Random Dance requiert à la fois un intérêt intellectuel, cérébral, pour les sciences et l’expérimentation, mais également une forte capacité à transformer les émotions en mouvements.

Dans sa plus récente chorégraphie, Atomos, McGregor recréé, au moyen des danseurs de sa compagnie, les formes, mouvements et réactions atomiques. Le contraste entre les passages fluides, lyriques, et les moments rythmés dans la chorégraphie est une marque de l’artiste. La fascination pour les sciences de McGregor n’est pas toute neuve : comme il le dit lui-même, il a commencé à jouer à l’ordinateur dès sept ans et n’a jamais arrêté depuis ! En 2004, il devient chercheur postdoctoral en sciences expérimentales à l’Université de Cambridge.

Le travail des danseurs de la Wayne McGregor | Random Dance requiert à la fois un intérêt intellectuel, cérébral, pour les sciences et l’expérimentation, mais également une forte capacité à transformer les émotions en mouvements.

Wayne McGregor calcule ses chorégraphies à la minute près : il réserve, à lui et à ses danseurs, la concoction de la danse en elle-même, mais il fait appel à des experts pour la scénographie et la musique. Pour Chroma (2006), il fait équipe avec Joby Talbot et les White Stripes pour la bande sonore. Dans Infra (2008), il se joint à Julian Opie, spécialiste de l’animation, pour faire la scénographie du spectacle. Ensemble, ils décident d’installer, derrière les danseurs, un écran LCD de 18 mètres, où des animations d’Opie accompagnent la danse. Il est aussi déjà arrivé que McGregor fasse appel, pour une chorégraphie, à des spécialistes de l’image cardiaque et de la neuroscience.

Avec toutes ces expériences kinesthésiques, qui forment une part prégnante de son œuvre, on pourrait croire que Wayne McGregor ne s’intéresse qu’à l’aspect technique, articulatoire, de la danse contemporaine. Cependant, il ne faut pas se laisser berner : McGregor accorde une part importante de ses chorégraphies à l’émotion et à l’intuition. En 2010, dans la danse FAR, il explore les liens entre l’esprit et le corps, usant à la fois de moyens organiques et électriques, mêlant la pyrotechnie et les jeux de lumière au mouvement des danseurs. Cette danse laisse le spectateur empreint d’une forte impression d’aliénation, ouvrant les portes d’une réflexion toute particulière sur l’isolement et la nature humaine.

Le travail de McGregor ne se limite pas qu’à la danse contemporaine : il a chorégraphié des films tels que Harry Potter et la coupe de feu et des clips vidéos (notamment celui de Lotus Flower, pour Radiohead) et créé des installations in situ pour des lieux d’art de renom comme le Centre Pompidou de Paris et la Galerie Saatchi. Dans sa recherche de l’essence humaine, Wayne McGregor a découvert — et c’est là le message qu’il veut laisser — que l’on peut l’atteindre grâce à l’art et la sensualité de la danse, mais aussi grâce à la science, deux éléments selon lui inséparables.

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