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Robert Rauschenberg, à l'avant garde du Pop art

Robert Rauschenberg
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Grâce à son utilisation de la sérigraphie, son exploration des peintures monochromatiques et son interrogation de ce qui sépare le quotidien de l’art, Robert Rauschenberg, participant du néo-dadaïsme, s’est imposé comme l’un des principaux précurseur du mouvement Pop art.

Né au Texas en 1925, Robert Milton Ernset Rauschenberg étudie d’abord en pharmacie, avant de se tourner, après la Seconde Guerre mondiale, vers la peinture. Des artistes qu’il rencontre au cours de sa carrière, tels Willem de Kooning, Jasper Johns, John Cage, Knox Martin et Cy Twombly ont une grande influence sur son œuvre.

Ses premières expositions, au début des années 1950, ne connaissent pas un grand succès. Dès ses premiers pas en tant qu’artiste, il s’oppose farouchement à l’expressionnisme abstrait, qu’il juge trop sérieux et déprimant. Bien que sa peinture fasse preuve d’une rigueur et d’un réalisme formel, Rauschenberg opte la plupart du temps des techniques nouvelles, par exemple l’utilisation de matériaux non-conventionnels (tel des pneus de voiture et de la peinture pour les murs). Au cours d’un voyage en Afrique, avec Cy Twombly, il commence à faire des collages. C’est surtout par son esthétique de la composition que Rauschenberg laissera sa marque dans l’art.

Au début des années 50, Rauschenberg réalise trois séries de monochromes. La première, White Paintings (1951), est une série qui explore les limites de l’art. En entrevue avec le directeur du San Francisco Museum of Modern Art, Rauschenberg dit avoir voulu interroger à quel point on peut pousser les limites du vide, et tout de même permettre à une toile de conserver un sens. John Cage décrivait les White Paintings comme un canevas hypersensible, qui se modifie continuellement, selon les spectateurs présents à l’exposition, la salle ou la luminosité d’un endroit. Les Black Paintings, qui suivent les White, sont une série de toiles noires, sous lesquelles Rauschenberg a cette fois-ci inclus des collages de journaux. Ce faisant, l’écriture et les images sont plus ou moins présents, dépendant des toiles ou des coins. Contrairement aux White Paintings, qui se veulent en quelque sorte une célébration du vide, les Black Paintings sont peintes avec beaucoup de texture et une volonté apparente de remplir un espace. La troisième série de monochromes de Rauschenberg, les Red Paintings (1953-54) marquent déjà une évolution vers la combinaison, le type d’œuvre qui deviendra caractéristique de l’artiste. Sous différentes teintes de rouge, appliquées au pinceau sur des toiles, Rauschenberg applique de petits objets (clous, vis, tissu). Par ces combinaisons, autant de matériaux que de pigments et de techniques de peinture, l’artiste a voulu s’éloigner de la simplicité de ses deux séries précédentes, pour se donner un défi supplémentaire, et travailler le rouge, la couleur qui lui semblait le plus inaccessible. Les Red Paintings sont considérés comme le pont entre les monochromes et les combinaisons de Rauschenberg.

Avec l’émergence du Pop art, au début des années 60, Rauschenberg délaisse les sculptures en trois dimensions pour se tourner plutôt vers la sérigraphie et les collages sur toile.

L’une de ses combinaisons les plus connues, un immense collage tridimensionnel, est Monogram (1955-59). L’œuvre est l’assemblage d’une chèvre empaillée, d’un pneu, d’une balle de baseball, le tout monté sur une plaque où l’artiste combine collage de papiers journaux et peinture. Il explore également, à la fin des années 50, la photographie (34 Drawings for Dante’s ‘Inferno’). Dans sa recherche de la définition de l’art, Rauschenberg travaille également avec de Kooning. Il demande à l’artiste de lui produire un dessin, qu’il s’affaire ensuite à effacer avec le plus de minutie possible, avant de l’encadrer. Erased de Kooning est aujourd’hui encore une œuvre qui fascine. Elle pose la question à savoir si, une fois complètement effacée, une œuvre d’art peut conserver ce titre, considérant le travail investi et la démarche artistique de ses créateurs.

Avec l’émergence du Pop art, au début des années 60, Rauschenberg délaisse les sculptures en trois dimensions pour se tourner plutôt vers la sérigraphie et les collages sur toile. Il utilise des images connues, comme des photos de personnalités ou d’événements sportifs, qu’il transforme en pochoirs à sérigraphie. Par-dessus ces pochoirs, il peint, combinant une fois de plus les médiums. Les collages de Rauschenberg créent une histoire, content un commentaire social haut en couleur, ce qui, avec l’usage de la sérigraphie, rapproche l’artiste du Pop art.

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